USA/ CHINE/ CORONAVIRUS/ RELATIONS INTERNATIONALES : les débuts difficiles et problématiques de l’après coronavirus

30 mai 2020 | AUTEUR/MISE EN COHERENCE: | A LA UNE, ACTUALITES / MONDE, RECOMMANDE, STRATEGIES | Aucun commentaire   //   vue(s) 1519 fois

 

« Hong Kong/ la Chine accuse les USA de «prendre en otage» l’ONU : La Chine a accusé vendredi l’administration Trump de «prendre en otage» l’ONU au sujet de la loi controversée sur la sécurité nationale que Pékin veut imposer à Hong Kong, appelant les Occidentaux à ne pas s’en mêler. Dans un communiqué commun avec le Canada et l’Australie, les deux pays (Etats-Unis,  Royaume-Uni) ont accusé jeudi Pékin d’enfreindre ses obligations vis-à-vis de Hong Kong et de ses 7,5 millions d’habitants. Ils ont exprimé leur «profonde inquiétude» quant à cette loi qui «limiterait les libertés de la population» et «éroderait (…) de manière dramatique l’autonomie et le système qui l’ont rendu si prospère». »

 

Pompeo and Hassett Condemn China Over Hong Kong Security Law - The ...

 

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PAIX & DEVELOPPEMENT

 

1 – Hong Kong : la Chine accuse les USA de «prendre en otage» l’ONU

 

La Chine a accusé vendredi l’administration Trump de «prendre en otage» l’ONU au sujet de la loi controversée sur la sécurité nationale que Pékin veut imposer à Hong Kong, appelant les Occidentaux à ne pas s’en mêler. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie mènent la fronde internationale contre le projet, lequel prévoit de punir les activités séparatistes et «terroristes», la subversion, ou encore l’ingérence étrangère dans le territoire autonome chinois. Ils estiment qu’il s’agit d’une manière déguisée de museler l’opposition hongkongaise et de rogner les libertés. Ce que dément fermement la Chine.

 

China okays plan for controversial security law endangering Hong ...

 

Ce texte de loi intervient après les manifestations monstres à Hong Kong en 2019 contre l’influence de Pékin, au départ pacifiques mais également marquées par des violences et du vandalisme. Elles ont renforcé un courant pro-indépendance jadis marginal. En vertu du concept «Un pays, deux systèmes», l’ex-colonie britannique bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 d’une large autonomie, de la liberté d’expression et d’une justice indépendante.

 

Hong Kong: la Chine accuse les USA de «prendre en otage» l'ONU

 

Le projet de loi sur la sécurité nationale, qui a reçu l’aval jeudi à Pékin du parlement national, totalement acquis au Parti communiste chinois (PCC), remet-il en cause l’autonomie hongkongaise ? Oui, selon les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui ont obtenu l’organisation prévue vendredi d’une discussion informelle au Conseil de sécurité de l’ONU, à huis clos et par visioconférence, ont affirmé à l’AFP des sources diplomatiques.

 

Dans un communiqué commun avec le Canada et l’Australie, les deux pays ont accusé jeudi Pékin d’enfreindre ses obligations vis-à-vis de Hong Kong et de ses 7,5 millions d’habitants. Ils ont exprimé leur «profonde inquiétude» quant à cette loi qui «limiterait les libertés de la population» et «éroderait (…) de manière dramatique l’autonomie et le système qui l’ont rendu si prospère».

 

Foreign Ministry Spokesperson Zhao Lijian's Regular Press ...

 

_ «Prendre en otage» –

Pékin a déclaré vendredi avoir protesté officiellement auprès des quatre capitales. «Nous exhortons ces pays (…) à cesser de s’ingérer dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures chinoises», a déclaré Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Il a dénoncé une approche américaine «totalement déraisonnable» et averti que la Chine ne permettrait pas aux Etats-Unis «de prendre en otage le Conseil de sécurité pour ses propres intérêts».

 

Côté britannique, le chef de la diplomatie, Dominic Raab, a indiqué que si Pékin ne faisait pas marche arrière, Londres modifierait les conditions attachées au «passeport britannique d’outre-mer» délivré aux Hongkongais avant la rétrocession du territoire à la Chine en 1997, afin de les rendre plus favorables.

 

Actuellement, ce passeport ne permet qu’un séjour de six mois au Royaume-Uni, une limite qui serait supprimée pour permettre à son détenteur de venir chercher du travail ou étudier dans le pays pour «des périodes prolongeables de 12 mois», a-t-il détaillé sur la BBC. Zhao Lijian a menacé vendredi Londres de représailles. Dans un contexte de fortes tensions Pékin-Washington (Covid-19, Ouïghours, Taïwan…), le président américain Donald Trump a annoncé qu’il tiendrait vendredi une conférence de presse où il annoncera «ce que nous allons faire vis-à-vis de la Chine».

 

Pompeo Says Hong Kong 'No Longer Autonomous from China' | Voice of ...

 

_ Etudiants chinois

Selon son chef de la diplomatie Mike Pompeo, il pourrait s’en prendre au statut des étudiants chinois aux Etats-Unis. Anticipant le vote du parlement chinois jeudi, Washington avait déjà révoqué la veille le statut spécial accordé à Hong Kong, ouvrant la voie à la suppression des privilèges commerciaux américains accordés au territoire autonome. Mike Pompeo a justifié cette décision par le fait, selon lui, que la Chine ne donne plus au territoire son «haut degré d’autonomie» comme promis dans l’accord sino-britannique signé avant la rétrocession.

 

Source et infos complémentaires : www.la-croix.com/ afp/ le 29/05/2020/ Modifié le 29/05/2020

 

https://www.la-croix.com/Monde/Hong-Kong-Chine-accuse-USA-prendre-otage-ONU-2020-05-29-1301096653/

 

China must keep Hong Kong free, not lead it into 'bigger turmoil ...

 

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COVID-19 Will Make the US-China Great Power Dynamics More ...

 

2 – Malgré le coronavirus, la Chine et les États-Unis s’entendent sur le commerce

 

_ Les faits 

 

Les relations entre la Chine et les États-Unis ne sont pas franchement au beau fixe avec l’épidémie due au coronavirus. Mais les deux pays se sont tout de même engagés à respecter l’accord conclu en janvier pour mettre fin à plusieurs années de guerre commerciale.

 

US-China trade talks – guarded optimism over small agreement - 9to5Mac

 

« La Chine doit acheter, sinon nous mettrons fin à l’accord. » La semaine dernière, le président américain Donald Trump rajoutait de l’huile sur le feu de relations déjà très explosives entre les Washington et Pékin. En cause : la trêve commerciale conclue le 15 janvier entre les deux pays, intervenue après des années d’affrontements à coups de taxes de douanes réciproques.

 

Coronavirus et les mutations géopolitiques en cours : La victoire ...

 

_ Des achats chinois massifs

L’accord prévoyait l’achat par la Chine de 200 milliards de dollars de marchandises américaines supplémentaires par rapport au niveau de 2017, et ce pendant deux ans. Les Américains souhaitaient ainsi réduire leur déséquilibre commercial avec les Chinois, qui leur envoient plus de biens qu’ils n’en achètent. En échange, Washington a stabilisé les tarifs douaniers sur les importations depuis la Chine.

 

L’épidémie de coronavirus a remis en cause la capacité chinoise à augmenter ses achats et remplir sa partie de l’accord. Le PIB chinois a plongé de près de 7 % au premier trimestre 2020 par rapport à l’année dernière. Pour éviter de fragiliser encore plus les deux économies avec une éventuelle rupture de l’accord, les négociateurs commerciaux se sont entretenus dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 mai.

 

Trade is just an opening shot in a wider US-China conflict ...

 

_ Éviter de relancer la guerre commerciale

À l’issue de l’échange, les deux parties ont convenu « qu’en dépit de la crise sanitaire mondiale en cours, les deux pays rempliront entièrement en temps et en heure leurs obligations prises dans le cadre de l’accord », a rapporté dans un communiqué le représentant américain au commerce. Côté chinois, le ministère du commerce affirme que les deux pays sont prêts à « tout faire pour créer une atmosphère favorable à la mise en œuvre de leur accord économique et commercial préliminaire, en vue de parvenir à des résultats positifs ».

 

En réalité, les chances que la Chine tienne sa part du marché sont assez faibles, explique le Financial Times. Mais ni l’un ni l’autre des acteurs n’a d’intérêt à relancer la guerre commerciale en pleine crise sanitaire et économique due au Covid-19. Les États-Unis font face à un chômage de masse, tandis que les exportations chinoises s’effondrent.

 

Fin avril, Donald Trump avait envisagé demander des milliards de dollars de dédommagements à la Chine, qu’il accuse d’être responsable de l’épidémie de coronavirus. Plus de 75 000 personnes sont décédées du virus aux États-Unis, et le président américain a estimé que « cela aurait pu être arrêté en Chine ».

 

Source : www.la-croix.com/ Audrey Dufour/ le 08/05/2020

 

https://www.la-croix.com/Economie/Monde/Malgre-coronavirus-Chine-Etats-Unis-sentendent-commerce-2020-05-08-1201093240/

 

With the New China Deal, Trump May See 2020 as the Year He'll Win ...

 

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Doctors group accuses WHO of 'political games' over coronavirus ...

 

3 – Gestion de crise du coronavirus par la Chine : l’OMS a-t-elle été trop à l’écoute de Pékin ?

 

Interrogations sur les chiffres, manque de transparence et censure… La Chine rendra-t-elle des comptes sur sa gestion de l’épidémie de coronavirus ? C’est ce que demandent les Etats-Unis ou l’Australie, qui appellent à une enquête internationale pour établir les responsabilités de Pékin dans la gestion de crise. Plusieurs pays européens, dont la France et le Royaume-Uni ont eux pointé du doigt des zones d’ombre. Explications et décryptage sur euronews avec notre invité : Jean-Pierre Cabestan, professeur à l’Université baptiste de Hong Kong.

 

Retour sur les faits. C’était il y a un peu plus de 5 mois… Le premier cas de coronavirus avéré sur le territoire chinois remonterait officiellement au 8 décembre 2019Selon un média hongkongais, le premier cas serait même survenu plus tôt, en novembre. Le 31 décembre 2019, la Commission sanitaire municipale de Wuhan alerte l’OMS, toujours selon cette dernière.

 

Le 13 janvier 2020, soit deux semaines plus tard, le premier cas est signalé hors de Chine, en Thaïlande. Mais ce n’est que le 23 janvier, soit un mois et demi après l’apparition des premiers symptômes, que de strictes mesures de confinement sont mises en place à Wuhan. Mais trop tard : le 24 janvier, la France signale trois premiers cas en France.

 

Désinfection des rues coronavirus - Les Exterminateurs

 

_ Les chiffres sous-estimés ?

. En janvier, le maire du Wuhan avait déclaré que 5 millions d’habitants avaient quitté la ville avant la mise en place du confinement. Plusieurs chercheurs et médias évoquent aussi les “l’arrestation de plus de 900 personnes, citoyens, journalistes, avocats, dissidents qui dénonçaient la mauvaise gestion de l’épidémie par les autorités_._

 

“Je pense que la Chine est responsable de la transformation de l’épidémie en pandémie”, déclare Jean-Pierre Cabestan, spécialiste de l’Asie et professeur à l’Université baptiste de Hong Kong. Et le nombre de décès pourrait être fortement sous-estimé. La Chine recense plus de 4 800 décès contre 88 000 aux Etats-Unis. Comment expliquer une telle différence ? “Je pense que les chiffres chinois sont inexacts, ce sont des chiffres officiels qui veulent montrer que le Chine a réussi là où les Occidentaux ont échoué”, décrypte Jean-Pierre Cabestan. “Les estimations qui ont été menées à Wuhan multiplient par 3 à 10 les données officielles.”

 

Plus de 800 morts pour le coronavirus 2019-nCoV, un bilan ...

 

_ “L’OMS était trop à l’écoute de la Chine”

. Washington a également mis aussi en cause directement l’OMS, accusé d’être trop pro-Pékin, et donc d’avoir potentiellement fermé les yeux sur d’éventuels manquements de la part de la Chine. En attendant des éclaircissements, que faudrait-il changer au sein de l’OMS à l’avenir ? Selon Jean-Pierre Cabestan, “il y a des procédures d’alerte qui ont été mises en place mais qui n’ont pas été respectées”.

 

Coronavirus: China army managing supplies, medical work

 

“L’OMS était trop à l’écoute de la Chine, qui a voulu maintenir les liaisons aériennes avec le reste du monde. (…) Et l’OMS n’a pas joué son rôle. Quand on sait que l’OMS est dirigé par un Éthiopien très proche de Pékin, ce n’est pas étonnant non plus, donc il y a beaucoup de facteurs qui montrent que l’OMS a failli là où elle aurait dû jouer un rôle essentiel dans l’endiguement de la pandémie“, analyse le Professeur sur le plateau d’euronews, en duplex depuis Hong Kong.

 

Hong Kong: la Chine accuse les USA de "prendre en otage" l'ONU ...

 

_ Etats-Unis/Chine : le début d’une “deuxième guerre froide” ?

. Paradoxe : alors que la défiance à l’égard de la Chine n’a jamais été aussi forte, la dépendance des Occidentaux vis-à-vis de la Chine n’a jamais été aussi claire qu’en cette période de crise sanitaire mondiale. La question du matériel de protection comme les masques en est un exemple criant. La crise survient également dans un contexte tendu entre Washington et Pékin après plusieurs mois de guerre commerciale. Quel impact aura cette crise sur la rivalité qui oppose les deux pays mais aussi sur le reste du monde ? “Sur le plan pratique, beaucoup de pays vont réorganiser leur chaîne d’approvisionnement pour les produits stratégiques”, analyse Jean-Pierre Cabestan.

 

US and China: edging towards a new type of cold war? | Financial Times

 

Plus profondément, on assiste au retour d’une véritable guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine qui n’est pas seulement une guerre économique mais aussi une guerre idéologique et géostratégique. On aurait pu penser qu’une crise sanitaire rapproche les pays comme les différences idéologiques, mais la Chine utilise cette crise pour vendre son modèle politique”, explique ce spécialiste, qui parle d’une “générosité intéressée” sur les envois de masques de protection notamment.

 

Source : fr.euronews.com/ Par Guillaume Petit  & euronews  •  Dernière MAJ: 18/05/2020

 

https://fr.euronews.com/2020/05/18/gestion-de-crise-du-coronavirus-par-la-chine-l-oms-a-t-elle-ete-trop-a-l-ecoute-de-pekin/

 

L'année du Rat. Conséquences stratégiques de la crise du ...

 

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How coronavirus is remaking democratic politics | Financial Times

 

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