« Investiture de Joe Biden/ Alliés des États-Unis optimistes : La prestation de serment de Joe Biden, devenu mercredi le 46e président des États-Unis, a provoqué une série de réactions à l’échelle internationale. Si les alliés des États-Unis, tels que l’Union européenne, la France ou encore le Canada, ont affiché leur optimisme, les rivaux de la première puissance mondiale se sont eux montrés sceptiques, à l’instar de l’Iran et de la Russie.
« Joe Biden face au défi chinois : Analyse / Le nouveau président américain va devoir définir sa stratégie envers la Chine. Les ultimes initiatives de l’administration Trump limitent sa marge de manœuvre. Joe Biden va sans doute devoir définir sa politique chinoise plus rapidement que prévu. Les dernières initiatives de l’administration Trump et les sanctions imposées par Pékin sur 28 responsables du gouvernement américain sortant placent le président démocrate face à un dilemme. »
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1 – Covid, climat, mur: Joe Biden détricote l’héritage Trump
A peine installé au pouvoir, le président démocrate a pris une série de décisions pour neutraliser des mesures prises par son prédécesseur. Jeudi, les Etats-Unis ont fait leur grand retour à l’OMS. Joe Biden n’a pas perdu de temps. A peine installé dans le Bureau ovale, le voilà qui s’est empressé de signer plusieurs décrets présidentiels et mémorandums, pour inverser des mesures prises par son prédécesseur Donald Trump, jugées nocives et abusives.
Réintégrer l’Accord de Paris sur le climat et l’OMS, stopper la construction du mur à la frontière mexicaine, régulariser la situation de centaines de milliers de clandestins ou encore imposer le port du masque dans les bâtiments fédéraux pour lutter contre le Covid-19: Joe Biden exprime clairement ses priorités. Et son impatience à régler les graves crises auxquelles les Etats-Unis sont confrontés.
_ Covid-19 : déjà plus de 406 000 morts
Jamais un président n’avait agi avec autant d’empressement, s’accordent à dire les commentateurs américains. Son message est clair: pour réparer les dégâts commis par Donald Trump, il y a urgence. A travers la nouvelle administration Biden, et en particulier Anthony Fauci, les Etats-Unis ont fait, jeudi, leur grand retour à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le symbole ne pouvait pas être plus fort. L’immunologue, qui jouit d’une réputation internationale à faire pâlir d’envie tout scientifique, incarne la lutte contre le covid aux Etats-Unis. Désormais conseiller de Joe Biden, il faisait partie de la cellule de crise covid sous Trump, et a souvent dû se battre contre le désormais ex-président, qui n’a cessé de minimiser les effets de la pandémie.
Devant les pontes de l’OMS – il a participé à une réunion de son conseil exécutif –, Anthony Fauci a été très clair: les Etats-Unis ont bien l’intention de «remplir leurs obligations financières envers l’organisation». La lutte contre la pandémie est l’une des priorités absolues de la nouvelle administration. Mercredi, Joe Biden a annoncé que le port du masque serait obligatoire dans tous les bâtiments fédéraux, ainsi que pour tous les employés fédéraux. De nouvelles mesures ont été présentées jeudi, notamment pour accélérer les campagnes de vaccination et de dépistage.
Au Congrès, c’est un plan de relance de 1900 milliards de dollars qu’il va tenter de faire passer, pour pallier les conséquences économiques de la pandémie. Les Etats-Unis comptent par ailleurs se joindre au dispositif Covax, mis en place par l’OMS pour distribuer des vaccins anti-covid à au moins 20% de la population des pays les plus défavorisés d’ici à fin 2021.
Avec déjà plus de 406 000 morts, le covid a tué davantage, aux Etats-Unis, que la Deuxième Guerre mondiale de soldats américains et totalise plus de 24,4 millions de personnes qui ont été infectées. Lors de son discours inaugural, le président démocrate a prévenu que les Etats-Unis allaient entrer dans «la phase la plus mortelle du virus».
_ Economie : un plan de 2000 milliards
Autre priorité: la lutte contre le changement climatique. Joe Biden tient à se démarquer de l’administration Trump qui affichait son climatoscepticisme en étendard. Et pour cela, il a nommé John Kerry, secrétaire d’Etat dans l’administration Obama, comme émissaire spécial pour le climat. Pour ce dernier, il s’agit ni plus ni moins de «restaurer la crédibilité de l’Amérique».
Un sommet est notamment prévu pour convaincre les dirigeants de nations «polluantes» à participer activement à l’objectif d’atteindre la neutralité carbone dès 2050. Joe Biden a par ailleurs décidé de stopper la construction d’un oléoduc contesté entre les Etats-Unis et le Canada, le Keystone XL. Dès février, il présentera, au Congrès, un plan détaillé de 2000 milliards de dollars pour le climat, avec des éléments empruntés au Green New Deal défendu par la frange progressiste du Parti démocrate.
Sur le front migratoire, l’annonce majeure, et attendue, est l’arrêt de la construction du mur à la frontière sud des Etats-Unis, annonce aussitôt saluée par le ministre des Affaires étrangères mexicain. Le mur était l’une des principales promesses de Donald Trump en 2016. Joe Biden annule également le décret anti-musulman, qui empêchait les ressortissants de pays à majorité musulmane de pouvoir entrer sur sol américain.
Il prévoit une vaste réforme migratoire, nécessitant l’aval du Congrès, qui devrait permettre à près de 700 000 clandestins arrivés mineurs aux Etats-Unis, les fameux «dreamers», de régulariser leur situation. Donald Trump avait annulé le programme DACA de Barack Obama censé protéger les «dreamers», voilà que Joe Biden cherche à le ressusciter.
Joe Biden souhaite aussi plus de diversité au sein de l’administration et lutter contre le racisme systémique et la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle ou du genre. Selon Jen Psaki, la nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche, Joe Biden ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Il faudra probablement s’attendre à une avalanche de mesures dans les prochains jours.
Source : www.letemps.ch/ Valérie de Graffenried/ Publié jeudi 21 janvier 2021/ Modifié jeudi 21 janvier 2021/
https://www.letemps.ch/monde/covid-climat-mur-joe-biden-detricote-lheritage-trump
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2 – Les 17 premières mesures de Biden pour en finir avec l’ère Trump
Climat, immigration, diplomatie… Joe Biden, qui accède à la présidence à 78 ans après un demi-siècle en politique, entend marquer dès le premier jour le contraste avec l’ancien homme d’affaires de New York : il prendra dès son entrée à la Maison-Blanche ce mercredi 17 actions présidentielles pour rayer d’un trait de plume certaines mesures phares de Donald Trump, en engageant notamment le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat et au sein de l’Organisation mondiale de la Santé, selon ses conseillers.
CLIMAT
- Accord de Paris.Le 46e président des Etats-Unis avait promis qu’il ferait revenir dès le premier jour de son mandat le pays au sein de l’accord de Paris sur le climat dont Donald Trump avait claqué la porte en 2017. Le démocrate, qui a fait de la lutte contre le réchauffement climatique une autre priorité de son mandat, adressera donc dès ce mercredi un courrier à l’ONU afin que les Etats-Unis puissent rejoindre l’accord de Paris d’ici un mois, a confirmé Gina McCarthy, responsable de ce dossier au sein de la nouvelle équipe présidentielle. Le processus prendra un mois.
- Keystone XL.Il reviendra aussi sur une série de mesures de dérégulation prises par l’administration sortante en matière de normes environnementales, et révoquera l’autorisation donnée par Donald Trump au projet controversé d’oléoduc Keystone XL, entre les Etats-Unis et le Canada.
SANTÉ
- Réintégrer l’OMS. L’administration Trump avait lancé en juillet 2020, en pleine pandémie de Covid-19, la procédure officielle pour se retirer de l’Organisation mondiale de la Santé. Joe Biden reviendra sur cette décision, en nommant Anthony Fauci, l’ancien conseiller de Trump, chef de la délégation américaine à l’OMS.
- Un plan de vaccination massive.Mardi soir, peu après son arrivée à Washington, Joe Biden a rendu hommage aux victimes du Covid-19, prenant le contre-pied de Donald Trump qui a depuis des mois tenté de minimiser l’impact d’une pandémie ayant fait plus de 400 000 morts aux Etats-Unis. Joe Biden veut aussi accélérer la campagne de vaccination massive des Américains contre le Covid-19. Son plan est ambitieux : 100 millions de doses injectées pendant ses 100 premiers jours de mandat. Il prévoit notamment des centres de vaccination de proximité, une coopération renforcée entre le pouvoir fédéral et les Etats et la mobilisation de 100 000 soignants. Du côté de l’économie, la prochaine secrétaire au Trésor Janet Yellen a appelé à « voir grand » dans la réponse à la crise provoquée par la pandémie et à remettre donc à plus tard les préoccupations sur le déficit public.
- Un « 100 days masking challenge ». L’administration Biden demandera à tous les Américains de porter un masque pendant cent jours.
ÉCONOMIE ET SOCIAL
- Un vaste plan d’aide économique.Le président a dévoilé le 14 janvier un plan de relance titanesque de 1 900 milliards de dollars pour répondre à l’urgence et empêcher le pays de s’enfoncer encore dans la crise économique. Au menu notamment, de nouveaux chèques directs de 1 400 dollars par personne aux familles, un salaire minimum doublé à 15 dollars de l’heure, la prolongation des aides au chômage ou encore des aides pour les Etats et collectivités locales.
- Moratoire sur les expulsions locatives. Le moratoire sur les expulsions locatives et les saisies immobilières se prolongera jusqu’à au moins fin mars.
- Moratoire sur les prêts étudiants. Il sera également prolongé jusqu’à la fin septembre au moins. Une aide alimentaire renforcée figure également dans le texte. Quelques mesures du plan, notamment le moratoire, vont être prises par décrets dès les premiers jours de la présidence.
- Des investissements massifs.Ce plan d’aide d’urgence doit être suivi dans les prochaines semaines d’un plan d’investissements pour relancer l’économie. Il devra créer les millions d’emplois « bien payés » promis par Joe Biden lors de sa campagne, répondre à l’urgence climatique, ou encore résorber les inégalités raciales. Il prévoit d’investir massivement dans les infrastructures ou encore de réduire les émissions de carbone du pays pour atteindre la neutralité carbone dès 2050.
- Augmenter les impôts des entreprises et des très riches. Pour financer une partie de son plan, Joe Biden veut augmenter les impôts des plus grandes entreprises du pays et des personnes gagnant plus de 400 000 dollars par an.
IMMIGRATION
- Mettre fin au « travel ban ».Depuis le bureau Ovale, il annulera également un décret migratoire controversé adopté par son prédécesseur pour interdire aux ressortissants de pays en majorité musulmans d’entrer aux Etats-Unis. Une mesure considérée par ses opposants comme islamophobe. Cette mesure était « enracinée dans la xénophobie et l’animosité religieuse », a justifié Jake Sullivan, le futur conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche.
- Suspendre la construction du mur avec le Mexique.Le démocrate signera par ailleurs une « proclamation » pour suspendre les travaux de construction d’un mur à la frontière avec le Mexique et son financement grâce au budget du Pentagone, qui ont suscité d’âpres batailles politiques et judiciaires ces quatre dernières années.
- Un projet de loi migratoire.Joe Biden transmettra en parallèle un projet de loi sur l’immigration au Congrès. Il offrira notamment aux 700 000 jeunes arrivés clandestinement aux Etats-Unis lorsqu’ils étaient enfants, les « Dreamers », et aux autres immigrés en situation irrégulière, une possibilité de naturalisation à terme et sous conditions.
- Comptabiliser les non-Américains. Les habitants ne disposant
Source : www.nouvelobs.com/ Par L’Obs/ Publié le 20 janvier 2021/ Mis à jour le 20 janvier 2021 /
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3 – Joe Biden signe une série de décrets dont le retour dans l’accord de Paris sur le climat
. Taïwan était invité pour la première fois depuis 1979
La représentante de Taïwan aux Etats-Unis avait été officiellement invitée à la cérémonie d’investiture du nouveau président américain, ce que Taipei a présenté jeudi comme une première depuis que Washington a choisi en 1979 de reconnaître Pékin. Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a affirmé que c’était la première fois depuis des décennies qu’un émissaire taïwanais était «formellement invité» par le comité d’organisation de cette cérémonie. Le Parti démocratique progressiste (PDP) au pouvoir a évoqué «une nouvelle percée depuis 42 ans».
. «L’Amérique est de retour», salue le président sud-coréen
Le président sud-coréen Moon Jae-in, artisan du rapprochement en 2018 entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et l’ex-président américain Donald Trump, a félicité jeudi Joe Biden pour son investiture en proclamant sur Twitter: «L’Amérique est de retour». La relation entre Séoul et Washington, deux capitales unies par une alliance militaire, a connu de grosses turbulences ces dernières années, Trump accusant la Corée du Sud de ne pas contribuer suffisamment à la présence militaire américaine sur son sol, et réclamant des milliards de dollars.
. Le Mexique salue la suspension par Biden de la construction du mur à sa frontière
Le gouvernement mexicain a salué mercredi la suspension de la construction d’un mur à sa frontière avec les Etats-Unis décrétée par le nouveau président américain Joe Biden. «Le Mexique salue la fin de la construction du mur» et «un chemin vers la double citoyenneté», a tweeté le ministre des Affaires étrangères mexicain Marcelo Ebrard.
. Le bilan des morts du Covid dépasse celui des soldats américains tués à la Seconde guerre mondiale
Le bilan des morts du Covid-19 aux Etats-Unis a dépassé mercredi celui des soldats américains tués pendant la Seconde Guerre mondiale, selon le comptage de l’université Johns Hopkins qui fait référence. La première puissance mondiale déplore 405.400 décès depuis le début de la pandémie, soit davantage que le nombre de soldats américains morts au combat et en dehors durant la Seconde Guerre mondiale, qui s’élève à 405.399, d’après le ministère des anciens combattants.
. Le chef de l’Onu se félicite du retour des Etats-Unis dans l’OMS
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres s’est félicité du réengagement des Etats-Unis dans l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Soutenir l’OMS est absolument essentiel aux efforts du monde pour une réponse mieux coordonnée contre le COVID-19», souligne le chef de l’Onu qui critique depuis un an l’absence d’une coopération internationale soutenue pour affronter la pandémie. «Le moment est venu pour l’unité et pour la communauté internationale de travailler ensemble dans la solidarité pour arrêter ce virus et ses conséquences dévastatrices», estime-t-il. Selon lui, le retour des Etats-Unis est de nature à aider à garantir «un accès équitable aux vaccins pour tous les pays».
. Le chef de l’Onu appelle Biden à annoncer de nouveaux objectifs climatiques «ambitieux»
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a «chaleureusement» salué mercredi l’annonce par Joe Biden du retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris contre le réchauffement climatique, l’appelant à proposer une «nouvelle contribution nationale» ambitieuse pour cette lutte dans les dix ans à venir. «Nous attendons avec impatience le leadership des Etats-Unis pour qu’ils accélèrent les efforts mondiaux» vers la neutralité carbone «en proposant notamment une nouvelle contribution nationale avec des objectifs ambitieux pour 2030», a-t-il souligné dans un communiqué.
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, «il y a un très long chemin à parcourir», note le chef de l’Onu. «La crise climatique continue de s’aggraver et le temps presse pour limiter la hausse de température à 1,5 degré Celsius et construire des sociétés plus résilientes au climat qui aident à protéger les plus vulnérables», avertit Antonio Guterres.
Source : www.lefigaro.fr/ Par Roland Gauron, Steve Tenré, Etienne Jacob, Laura Andrieu et Valérie Samson/ Publié le 20/01/2021/ Mis à jour le 21/01/2021
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4 – Joe Biden promet une mobilisation maximale face au Covid-19, comme «en temps de guerre»
Joe Biden a signé une série de décrets destiné à renforcer la lutte contre la pandémie. Nancy Pelosi a de son côté confirmé la tenue du procès en destitution de Donald Trump au Sénat, sans donner de calendrier. Retrouvez notre suivi de cette semaine américaine, du lundi 18 au jeudi 21 au soir.
■ Washington veut prolonger un traité de désarmement avec Moscou
La Maison-Blanche a indiqué qu’elle voulait prolonger de cinq ans le traité-clé de désarmement nucléaire New Start entre les Etats-Unis et la Russie, à quelques jours de son expiration, début février. Le président a parallèlement demandé aux services de renseignement américains «un examen global» de la récente cyberattaque imputée à Moscou, d’éventuelles «ingérences» dans les élections et sur «l’utilisation d’armes chimiques contre le leader de l’opposition Alexeï Navalny», a précisé Jen Psaki, porte-parole de Joe Biden.
■ Retour à l’OMS: soupir de soulagement international
La communauté internationale a poussé un soupir de soulagement jeudi quand Washington, prenant le contre-pied du président sortant Donald Trump, s’est engagé à renouer avec l’OMS et à participer à la réponse internationale à la pandémie. Prenant le contrepied du président sortant, l’administration Biden s’est engagée à renouer avec l’Organisation mondiale de la santé. Cette dernière «est à nouveau au complet», a déclaré Ilona Kickbusch, de l’Institut des hautes études internationales et du développement à Genève.
■ Tout le monde voulait que les Etats-Unis reviennent
Ilona Kickbusch : L’immunologue Anthony Fauci a indiqué que les Etats-Unis étaient prêts à travailler «en partenariat et de façon solidaire pour soutenir la réponse internationale au Covid-19». «C’est un grand jour pour l’OMS et un grand jour pour la santé mondiale», lui a répondu le chef de l’OMS. Résumant le sentiment général, l’ambassadeur britannique Julian Braithwaite a salué la décision américaine de «rejoindre la famille des nations qui se sont engagées à travailler ensemble» à l’OMS et de soutenir la lutte contre cette pandémie, «le plus grand défi de notre temps».
Source : www.letemps.ch/ Publié jeudi 21 janvier 2021/ Modifié vendredi 22 janvier 2021
https://www.letemps.ch/monde/joe-biden-promet-une-mobilisation-maximale-face-covid19-temps-guerre
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5 – Investiture de Joe Biden : les alliés des États-Unis optimistes, l’Iran et la Russie sceptiques
La prestation de serment de Joe Biden, devenu mercredi le 46e président des États-Unis, a provoqué une série de réactions à l’échelle internationale. Si les alliés des États-Unis, tels que l’Union européenne, la France ou encore le Canada, ont affiché leur optimisme, les rivaux de la première puissance mondiale se sont eux montrés sceptiques, à l’instar de l’Iran et de la Russie.
L’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, après quatre ans de présidence controversée de Donald Trump, a suscité, mercredi 20 janvier, une vague d’optimisme et de soulagement chez les alliés traditionnels des États-Unis, qui lui ont proposé un “nouveau départ”. Les principaux rivaux de Washington ont préféré se montrer sans illusions, la Russie jugeant qu’une amélioration des relations dépendrait de la “volonté politique” du nouveau président et l’Iran estimant que “la balle est dans le camp” de Joe Biden.
. “Un nouveau départ” pour l’Europe
“L’Europe est prête pour un nouveau départ”, a tweeté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après l’investiture de Joe Biden.
. Ursula von der Leyen
“L’UE a de nouveau un ami à la Maison Blanche après quatre longues années” de présidence Trump, avait-elle lancé auparavant devant le Parlement européen. De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, a estimé qu’il était “temps de revenir aux convictions, au bon sens et de moderniser notre relation”, après avoir lancé “un appel à construire ensemble un pacte fondateur, nouveau”.
. “Le début d’un nouveau chapitre de l’Alliance transatlantique”
“Aujourd’hui marque le début d’un nouveau chapitre de l’Alliance transatlantique”, a estimé le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. “J’attends avec impatience de travailler étroitement avec le président Biden”, a-t-il ajouté, soulignant que “les alliés de l’Otan doivent être unis pour faire face aux conséquences pour la sécurité de l’ascension de la Chine, de la menace terroriste, y compris en Afghanistan et en Irak, et d’une Russie plus assurée”.
. “Grand soulagement” de l’Allemagne
Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a fait part de son “grand soulagement”. “Nous nous réjouissons que les États-Unis en tant que partenaire indispensable soient à l’avenir de nouveau à nos côtés sur de nombreuses questions : dans le combat commun et solidaire contre la pandémie de Covid-19, la protection mondiale du climat, sur les questions de sécurité”, a-t-il détaillé.
. Boris Johnson “impatient de travailler” avec Joe Biden
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a également félicité Joe Biden, se disant “impatient de travailler” avec lui. “Le leadership américain est vital sur les questions qui nous concernent tous, du changement climatique au Covid, et je suis impatient de travailler avec le président Biden”, a-t-il écrit sur Twitter.
. Les félicitations d’Emmanuel Macron
Le président français, Emmanuel Macron, a adressé ses “meilleurs vœux de succès” au nouveau président américain et salué sa décision de revenir dans l’Accord de Paris sur le climat. “C’est tous ensemble que nous pourrons réussir à relever les défis de notre temps. C’est tous ensemble que nous pourrons changer la donne climatique en agissant pour notre planète”, a-t-il dit.
. “Un grand jour pour la démocratie”, selon Giuseppe Conte
Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a adressé “tous ses vœux de bon travail au président Joe Biden et à la vice-présidente, Kamala Harris“, saluant “un grand jour pour la démocratie, dont l’importance dépasse les frontières américaines”. “L’Italie est prête à affronter avec les États-Unis les défis communs de l’agenda international”, a-t-il écrit sur Twitter.
. Les vœux du pape François
Le pape François a envoyé “ses vœux cordiaux et l’assurance de ses prières” au deuxième président catholique de l’histoire des États-Unis après John F. Kennedy, et l’a encouragé à favoriser “la réconciliation et la paix aux États-Unis et entre les nations du monde”.
. Joe Biden, un “vrai ami” de l’Irlande
Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin a félicité Joe Biden, un “vrai ami” de l’Irlande, en rappelant ses racines irlandaises. Il a affirmé vouloir approfondir la “coopération” entre leurs deux pays.
. Justin Trudeau “impatient de travailler avec le président Biden”
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est dit “impatient de travailler avec le président Biden” afin de “chercher à rendre nos pays plus sécuritaires, plus prospères et plus résilients”.
. “Chaleureuses félicitations” de l’Inde
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a adressé ses “chaleureuses félicitations” à Joe Biden. Il a indiqué qu’il “attendait avec impatience de travailler avec lui pour renforcer le partenariat stratégique entre l’Inde et les États-Unis”.
. “Renforcer l’alliance” entre Israël et les États-Unis
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé le nouveau président américain à “renforcer l’alliance” entre Israël et les États-Unis afin d’affronter des “défis communs”, comme la “menace” de l’Iran.
. L’espoir d’une Palestine “indépendante”
Les Palestiniens ont, de leur côté, invité le président Biden à œuvrer à la création d’une Palestine “indépendante”. “Nous sommes impatients de travailler ensemble pour la paix et la stabilité dans la région et dans le monde”, a affirmé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
. La Russie espère un travail “plus constructif”
Le Kremlin a jugé que l’amélioration des relations entre la Russie et les États-Unis dépendait de la “volonté politique” du président élu Joe Biden, selon une déclaration du porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La diplomatie russe a par ailleurs déclaré espérer un travail “plus constructif” avec l’administration Biden en vue de prolonger un important traité de désarmement New Start, limitant les arsenaux nucléaires des deux puissances, qui expire le 5 février. Pour sa part, le dernier dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, a appelé à “une normalisation des relations”, qui sont aujourd’hui “source d’une grande inquiétude”.
. La politique de Donald Trump fustigée par l’Iran
Téhéran a salué le départ du “tyran” Donald Trump, jugeant que “la balle est dans le camp” du nouveau président américain, Joe Biden, pour un éventuel retour de Washington à l’accord sur le nucléaire iranien. Donald Trump “n’a apporté que des problèmes à son propre peuple et au reste du monde”, a ajouté le président iranien, Hassan Rohani, dans cette allocution télévisée.
Source : www.france24.com/fr/ Publié le : 20/01/2021 / Modifié le : 20/01/2021/ Avec AFP
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6 – Joe Biden évoque les sujets qui fâchent avec Vladimir Poutine
Sur l’Ukraine, l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny ou encore la cyberattaque géante imputée par Washington à Moscou, le président américain s’est montré ferme lors de sa première conversation téléphonique avec son homologue russe, mardi. Cela n’a pas empêché les deux pays de faire état d’un “accord de principe” en matière de désarmement.
Le nouveau président américain Joe Biden a affiché, mardi 26 janvier, sa fermeté lors de son premier échange avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a ainsi “réaffirmé notre soutien ferme à la souveraineté de l’Ukraine face à l’agression persistante de la Russie”, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. Joe Biden a également fait part de sa “préoccupation” au sujet de “l’empoisonnement d’Alexeï Navalny”, l’opposant russe arrêté le 17 janvier à son retour en Russie après une convalescence de cinq mois en Allemagne, ainsi que du “traitement des manifestants pacifiques par les forces de sécurité russes”.
Il a ensuite évoqué, selon sa porte-parole, les “ingérences dans l’élection de 2020” aux États-Unis, la récente cyberattaque géante contre des ministères américains imputée par Washington à Moscou, et les informations selon lesquelles la Russie aurait payé des “primes” à des Talibans pour tuer des soldats américains en Afghanistan. Autant de sujets minimisés par Donald Trump, malgré l’indignation générale qu’ils suscitent dans la classe politique américaine.
. Relations au plus bas
“Le président Biden a dit clairement que les États-Unis agiront avec fermeté pour défendre nos intérêts nationaux face aux actes de la Russie qui nuiraient à nous ou à nos alliés”, a ajouté la Maison Blanche dans un communiqué. Comme il le fait régulièrement, Vladimir Poutine a de son côté dit soutenir “une normalisation des relations entre la Russie et les États-Unis”, qui selon lui “répondrait aux intérêts des deux pays, mais aussi de ceux de toute la communauté internationale, étant donné leur responsabilité particulière dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans le monde”, a rapporté la présidence russe. Les relations américano-russes sont au plus bas depuis la fin de la Guerre Froide, malgré les tentatives de rapprochement infructueuses de l’ex-président des États-Unis Donald Trump. Son successeur Joe Biden se veut beaucoup plus offensif.
. Prolongation du traité New Start
Paradoxalement, en raison d’un calendrier ultra-serré, ce nouveau chapitre s’ouvre sur une volonté de dialogue : le traité de limitation des armes nucléaires New Start, dernier accord bilatéral de ce genre, expire dans dix jours et Washington avait annoncé dès la semaine dernière vouloir le prolonger. Selon la Maison Blanche, les deux dirigeants ont “évoqué la volonté des deux pays de prolonger New Start pour cinq ans, et ont convenu de faire travailler leurs équipes de manière urgente pour une extension d’ici le 5 février”.
Le Kremlin a même fait état d’un “accord de principe” dans un projet de loi transmis au Parlement, après avoir fait état de “l’échange” mardi de “notes diplomatiques sur la prolongation” accompagné de “contacts énergiques” pour reconduire le traité “dans l’intérêt des deux pays, comme du monde entier”. “Nous sommes parvenus à un accord avec la Russie sur le fait qu’il faut aller vite pour conclure un tel accord d’ici au 5 février”, a précisé le département d’État américain à l’AFP.
. Nucléaire iranien
Le démocrate américain s’est aussi déclaré prêt à “envisager des discussions en matière de stabilité stratégique sur une série de questions liées au contrôle des armements et à la sécurité”. Il se démarque sur ce terrain de son prédécesseur républicain, qui n’avait pas réussi à reconduire New Start – ou pas voulu le faire – et s’était retiré d’autres traités.
Donald Trump avait notamment claqué la porte avec fracas de l’accord international sur le nucléaire iranien, dont Moscou est l’un des signataires. Le sujet, au menu de l’appel téléphonique, devrait aussi être assez consensuel, Joe Biden ayant promis de revenir dans cet accord. Mais les modalités risquent d’entretenir les tensions : la Russie a demandé au gouvernement américain de faire le premier pas, alors que les États-Unis exigent que ce soit l’Iran qui renoue d’abord avec ses engagements, dont il s’est partiellement affranchi.
Source : www.france24.com/fr/ Publié le : 26/01/2021/ Avec AFP/ Publié le : 26/01/2021/ Texte par :FRANCE 24|
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7 – Joe Biden face au défi chinois
Analyse / Le nouveau président américain va devoir définir sa stratégie envers la Chine. Les ultimes initiatives de l’administration Trump limitent sa marge de manœuvre.
Joe Biden va sans doute devoir définir sa politique chinoise plus rapidement que prévu. Les dernières initiatives de l’administration Trump et les sanctions imposées par Pékin sur 28 responsables du gouvernement américain sortant placent le président démocrate face à un dilemme. Revenir sur certaines décisions donnerait l’apparence de la faiblesse, les maintenir ne facilitera pas la reprise du dialogue entre Washington et Pékin.
. Le choix de la fermeté
Pour l’heure, l’administration Biden a clairement fait le choix de la fermeté. Un porte-parole du Conseil à la sécurité nationale a qualifié de « non productives et cyniques » les interdictions d’accès au territoire chinois et de commercer avec la Chine, décrétées, entre autres, contre l’ex-secrétaire d’État Mike Pompeo et d’autres faucons, comme les conseillers de Donald Trump Peter Navarro et Matthew Pottinger.
La représentante de Taïwan aux États-Unis a été invitée à la cérémonie d’investiture du nouveau président, un geste présenté par Taïpei comme une première. Au cours de son audition, mardi 19 janvier, devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le futur secrétaire d’État Antony Blinken a multiplié les assurances. « Nous pouvons remporter la compétition avec la Chine » a-t-il affirmé en décrivant la superpuissance rivale comme « le défi le plus important ». « Donald Trump a eu raison d’avoir une position plus ferme face à la Chine » a-t-il ajouté. Le futur chef de la diplomatie américaine a dit partager l’accusation de « génocide » perpétré par la Chine contre les musulmans ouïghours, rendue publique mardi 19 janvier, par Mike Pompeo.
« Nous devons nous attaquer aux pratiques abusives, injustes et illégales de la Chine » en matière commerciale, a martelé, de son côté, la future secrétaire au Trésor Janet Yellen. Quant à la directrice du renseignement national, Avril Haines, confirmée, mercredi 20 janvier, à une très large majorité par le Sénat, elle a admis en creux que les démocrates n’avaient pas été suffisamment fermes sous l’administration de Barack Obama. « Je suis favorable à une position agressive » a-t-elle déclaré, pour « répondre à la réalité d’une Chine plus sûre d’elle et plus agressive ».
. Un front commun pour contenir la Chine
Pour autant, Joe Biden promet une diplomatie à l’opposé de l’unilatéralisme de Donald Trump. « Nous réparerons nos alliances et nous nous engagerons à nouveau avec le monde » a insisté le président dans son discours d’investiture. « Nous serons un partenaire solide et de confiance pour la paix, le progrès et la sécurité ». En rejoignant l’accord de Paris sur le climat, le président démocrate entend se donner les moyens de faire pression sur la Chine pour qu’elle respecte ses engagements et ne se livre pas à du « dumping climatique ».
Pour tenter de contenir l’affirmation de puissance chinoise, la nouvelle administration va chercher à créer un « front commun », en renforçant son réseau d’alliances régionales, en particulier dans la région Asie-Pacifique. « Nous devons faire face à la Chine depuis une position de force, pas de faiblesse » souligne Antony Blinken. Autrement dit, « en travaillant avec les alliés » et en jouant de l’effet de levier d’un rôle actif de l’Amérique dans les institutions internationales.
.Pékin entre coopération et confrontation
Face à cette nouvelle donne, le gouvernement chinois souffle le chaud et le froid. La porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a félicité, jeudi 21 janvier, Joe Biden, en paraphrasant son discours pour en appeler à « l’unité » dans la relation entre les deux puissances. Pékin fait des ouvertures en appelant à une plus grande coopération entre les deux pays, tout en propageant des théories du complot reliant un laboratoire militaire américain au coronavirus.
Un éditorial, publié dimanche 17 janvier, dans le tabloïd chinois Global Times, a appelé Joe Biden à « envisager activement d’abolir toutes les décisions diplomatiques prises par l’administration précédente lors de sa récente attaque surprise ». Pas sûr que la Chine obtienne rapidement satisfaction, quand un consensus bipartisan la désigne à Washington comme le rival stratégique numéro un.
Source : www.la-croix.com/ François d’Alançon/ Publié le 21/01/2021 / Modifié le 21/01/2021/
https://www.la-croix.com/Monde/Joe-Biden-face-defi-chinois-2021-01-21-1201136247
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Un punto de vista correcto,luego paso unos datos que os gustarán, gracias.