RUSSIE/UKRAINE/ Tensions et conflits : Vladimir Poutine a qualifié l’incident de provocation «sans doute organisée par les autorités actuelles, y compris par le Président qui agit à l’approche de l’élection présidentielle en Ukraine en mars prochain». »
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1 – RUSSIE-Crimée/UKRAINE : Provocation de navires de guerre ukrainiens dans le détroit de Kertch
Trois navires de la Marine ukrainienne ont violé le matin 25 novembre la frontière russe, effectuant des manœuvres dangereuses et refusant d’exécuter les ordres des garde-côtes. Le département du FSB pour la Crimée a invoqué la violation des articles 19 et 21 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Vers 19h00 heure de Moscou (17h00 heure de Paris), les vaisseaux ont entrepris une nouvelle tentative d’effectuer des actions illégales dans les eaux territoriales russes. Les garde-côtes russes ont alors eu recours aux armes pour les arrêter, a fait savoir le Service russe de sécurité (FSB). Trois militaires ukrainiens ont été blessés, puis ont reçu des soins médicaux, leurs jours ne sont pas en danger.
https://fr.sputniknews.com/trend/provocation_navire_ukraine_detroit_kertch_russie/
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2 – Loi martiale en Ukraine : Poutine met en garde contre tout acte « irréfléchi » et en appelle à Merkel
Vladimir Poutine a mis en garde l’Ukraine mardi contre tout acte « irréfléchi » après la décision de Kiev d’instaurer la loi martiale en réponse à l’arraisonnement de trois navires ukrainiens par les gardes-côtes russes et demandé à Angela Merkel de faire pression sur l’allié des Occidentaux. Il s’agit de la première confrontation ouverte entre Moscou et Kiev depuis l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en 2014 et l’éclatement d’un conflit armé dans l’Est de l’Ukraine entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses qui a fait depuis plus de 10.000 morts.
Le Parlement ukrainien a voté lundi soir l’introduction de la loi martiale dans les régions frontalières de l’Ukraine après que la Russie avait capturé dimanche trois navires ukrainiens au large de la Crimée et fait prisonniers la vingtaine de marins à leur bord. Dans une allocution télévisée à la nation, le président ukrainien Petro Porochenko a justifié cette initiative, sans précédent depuis l’indépendance de cette ex-république soviétique en 1991, par « la menace extrêmement élevée » d’une offensive terrestre russe.
La Russie, qui assure avoir agi « en stricte conformité avec le droit international », accuse pour sa part les navires ukrainiens — deux vedettes et un remorqueur — d’être entrés illégalement dans les eaux territoriales russes au large de la Crimée et dénonce une « provocation » de Kiev. La diplomatie russe, qui a convoqué lundi le chargé d’affaires ukrainien à Moscou, a accusé Kiev de « créer un prétexte pour renforcer les sanctions » occidentales contre la Russie, déjà en place depuis 2014.
_ ‘Sérieuse préoccupation’
Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu au téléphone dans la nuit de lundi à mardi avec la chancelière allemande Angela Merkel, en lui faisant part d’une « sérieuse préoccupation » de Moscou en raison de l’introduction de la loi martiale en Ukraine. M. Poutine a dénoncé devant la chancelière des « actions de provocation de la partie ukrainienne et une violation grossière des normes du droit international par ses navires militaires » et a « dit espérer que Berlin pourra influencer les autorités ukrainiennes afin de les dissuader des actes ultérieurs irréfléchis », selon un communiqué du Kremlin.
La loi martiale, qui entrera en vigueur mercredi matin en Ukraine dans une dizaine de régions frontalières, notamment de la Russie, du Bélarus et du côté de la mer d’Azov, va permettre pendant un mois aux autorités ukrainiennes de mobiliser ses citoyens, de réguler les médias et de limiter des rassemblements publics.
L’incident entre des gardes-côtes russes, qui dépendent des services de sécurité (FSB), et les navires ukrainiens est survenu en mer Noire dimanche soir lorsque ces navires tentaient de pénétrer le détroit de Kertch pour entrer dans la mer d’Azov, cruciale pour les exportations de céréales ou d’acier produits dans l’est de l’Ukraine. Il a fait plusieurs blessés parmi les Ukrainiens — six selon Kiev, trois selon Moscou– suscitant un tollé en Ukraine et chez ses alliés occidentaux.
_ ‘Très grave’
L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a dénoncé lundi lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité une action « illégale » de la Russie, qui rend « impossible » une « relation normale » entre Washington et Moscou. « Rien ne paraît justifier cet emploi de la force par la Russie », a déclaré de son côté un porte-parole de la diplomatie française, Londres condamnant « l’acte d’agression » de la Russie.
Ces incidents russo-ukrainiens ne sont que la dernière étape d’une lente montée des tensions autour du détroit de Kertch qui sépare la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou, de la Russie. La Russie revendique le contrôle de ce détroit, unique passage maritime reliant la mer Noire à celle d’Azov. Moscou a d’ailleurs construit un pont reliant la Russie et la péninsule, inauguré en grande pompe en mai par Vladimir Poutine. Kiev et les Occidentaux ont régulièrement accusé ces derniers mois la Russie d’ »entraver » délibérément la navigation des navires commerciaux entre la mer Noire et la mer d’Azov.
Copyright © 2018 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés/ 27/11/2018/ AFP
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3 – Le détroit de Kertch fermé ? Le Kremlin fait le point sur la situation
Même si l’Ukraine affirme le contraire, «le détroit de Kertch fonctionne en régime habituel» et ne fait pas l’objet de «limitations», a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du Président russe, évoquant la situation dans le secteur après les déclarations de Kiev selon lesquelles des ports ukrainiens de la mer d’Azov seraient bloqués par la Russie.
Commentant la déclaration de Kiev qui a affirmé que le chenal Kertch-Enikal était fermé à la marine marchande, Dmitri Peskov, le porte-parole du Président russe, a dit ne pas être au courant de telles informations. «Je ne sais rien au sujet de quelconques limitations qui existeraient actuellement. Au contraire, nous savons que le détroit de Kertch fonctionne en régime habituel», a-t-il indiqué. «Parfois, le port de Kertch peut prendre la décision de réguler la navigation pour des raisons météorologiques, mais il faut alors s’en informer auprès de nos structures qui s’occupent de la navigation maritime», a-t-il ajouté.
Selon les médias, le ministre ukrainien des Infrastructures, Vladimir Omelian, avait affirmé le 28 novembre que 35 navires ukrainiens restaient bloqués à l’entrée et à la sortie des ports ukrainiens de la mer d’Azov. L’Agence des transports maritimes et fluviaux de Russie a démenti jeudi cette information et déclaré qu’il n’existait actuellement «aucune limitation et encore moins d’interdiction au passage du chenal Kertch-Enikal». Toutefois, a-t-elle ajouté, un avis de tempête était en vigueur dans le secteur.
Le Kremlin et le ministère russe des Affaires étrangères ont qualifié de «provocations» les manœuvres effectuées par les bâtiments de la Marine ukrainienne qui ont violé l’espace maritime russe le 25 novembre. Ils ont fait remarquer que l’Ukraine avait violé les principes de base du droit international et que les gardes-frontières russes avaient agi en pleine conformité avec celui-ci en arraisonnant les trois navires concernés.
Le chenal Kertch-Enikal fait partie du détroit de Kertch et relie la mer Noire à celle d’Azov.
© Sputnik/ INTERNATIONAL/ 29.11.2018/ Mis à jour 30.11.2018/
https://fr.sputniknews.com/international/201811291039110756-russie-crimee-detroit-kertch-kremlin/
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4 – Pour le Kremlin, l’appel de Kiev à l’Otan sert les «intérêts préélectoraux» de Porochenko
L’appel du Président ukrainien Piotr Porochenko à l’Otan pour déployer des navires de l’Alliance dans la zone de l’incident dans le détroit de Kertch est une provocation en prévision de la présidentielle en Ukraine, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le Kremlin considère comme une provocation l’appel lancé par Piotr Porochenko à l’Otan lui demandant d’être prête à envoyer ses navires en mer d’Azov, a déclaré le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, qualifiant de «négative» l’attitude du Kremlin envers cette initiative.
«La façon même de poser la question vise certainement à provoquer de nouvelles tensions, à poursuivre une politique provocatrice ayant à sa base les intérêts préélectoraux du Président Porochenko en matière de politique intérieure», a indiqué M. Peskov. Il a refusé de commenter une possible réponse de Moscou à l’entrée éventuelle de navires de l’Otan en mer d’Azov. «Des raisonnements éventuels là-dessus sont mal à propos», a-t-il souligné.
Dans une interview accordée au tabloïde allemand Bild de ce jeudi 29 novembre, Piotr Porochenko a déclaré qu’il comptait sur l’aide de l’Otan suite à l’incident dans le détroit de Kertch. «Nous espérons que l’Otan sera désormais prête à transférer des navires de guerre dans la mer d’Azov afin d’aider l’Ukraine à en assurer la sécurité», a-t-il déclaré.
Une réponse de l’Otan n’a pas encore suivi, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a précisé à Kiev qu’une «solution militaire était impossible». Dans la matinée du 25 novembre, trois navires de la Marine ukrainienne ont violé la frontière maritime russe, effectuant des manœuvres dangereuses et refusant d’exécuter les ordres des gardes-côtes. L’incident naval s’est produit au niveau du détroit de Kertch, qui sépare la mer d’Azov de la mer Noire.
Les gardes-côtes russes ont dû avoir recours aux armes pour arrêter les vaisseaux ukrainiens. La Russie a ouvert une enquête pénale à la suite de la violation de sa frontière nationale, alors que le Président ukrainien Piotr Porochenko a promulgué un décret, approuvé par le Parlement ukrainien, instaurant la loi martiale dans certaines zones du pays pour une durée de 30 jours à dater du 28 novembre. Vladimir Poutine a qualifié l’incident de provocation «sans doute organisée par les autorités actuelles, y compris par le Président qui agit à l’approche de l’élection présidentielle en Ukraine en mars prochain».
29.11.2018/ Mis à jour 29.11.2018/
https://fr.sputniknews.com/russie/201811291039103747-navires-otan-mer-azov-reaction-kremlin/
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5 – Merkel appelle Kiev à user d’une «approche intelligente» suite aux tensions en mer Noire
Pour Angela Merkel, les tensions entre Moscou et Kiev qui sont montées d’un cran après l’incident de Kertch, doivent être réglées par le biais du dialogue sans recours aux moyens militaires. Kiev doit faire preuve d’une «approche intelligente» à l’égard de ce qui s’est produit dans le détroit de Kertch, estime la chancelière allemande Angela Merkel. «J’ai l’intention de discuter de ce sujet avec le Président russe lors du sommet du G20. Nous allons nous en occuper, mais nous demandons à la partie ukrainienne d’adopter une approche intelligente à cet égard», a déclaré Mme Merkel à l’ouverture du troisième forum germano-ukrainien à Berlin.
Selon la chancelière fédérale, ce problème ne peut être résolu que par le biais de négociations, une solution militaire étant «impossible». Le Kremlin et le ministère russe des Affaires étrangères ont qualifié de «provocations» les manœuvres effectuées par les navires de la Marine ukrainienne qui ont violé dimanche l’espace maritime russe. Ils ont fait remarquer que l’Ukraine avait violé les principes de base du droit international et que les gardes-frontières russes avaient agi en entière conformité avec celui-ci en arraisonnant les trois navires concernés.
Suite à l’incident de Kertch, le représentant spécial américain pour l’Ukraine Kurt Volker a de nouveau appelé les alliés européens de Washington à ne pas participer au projet du gazoduc Nord Stream 2 devant relier la Russie et l’Allemagne en contournant notamment l’Ukraine. Pourtant, le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a souligné que son pays restait disposé à participer au projet.
© REUTERS / INTERNATIONAL/ 29.11.2018/ Mis à jour 29.11.2018/
https://fr.sputniknews.com/international/201811291039101952-ukraine-russie-incident-merkel-reaction/
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6 – Le président ukrainien promulgue la loi martiale
Crimée/ Alors que les tensions se sont ravivées entre la Russie et l’Ukraine, le président Petro Porochenko a pris une mesure importante, mercredi. Le président ukrainien Petro Porochenko a promulgué mercredi la loi martiale dans son pays, en pleine escalade des tensions avec la Russie. Cette décision pourrait conduire à l’annulation d’une rencontre Trump-Poutine prévue dans le cadre du sommet du G20.
Mercredi matin, «le président Porochenko a signé la loi» votée lundi par le Parlement ukrainien, a annoncé un de ses porte-parole, Sviatoslav Tsegolko. Si les conditions d’application de la loi martiale sont encore floues, elle a été introduite pour 30 jours dans dix régions frontalières et côtières.
Inédite, cette mesure a été prise en réponse à la capture par des gardes-côtes russes de trois navires de la Marine ukrainienne dimanche en mer Noire, au large de la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par la Russie en 2014. Mercredi, les neuf derniers marins capturés qui devaient comparaître devant un tribunal ont été placés en détention provisoire jusqu’au 25 janvier, comme leurs 15 camarades l’avaient été la veille. Une détention «illégale» et un acte de «barbarie», a réagi Kiev.
_ La Russie se justifie
Il s’agit de la première confrontation militaire ouverte entre Moscou et Kiev depuis cette annexion et le début la même année d’un conflit armé dans l’est de l’Ukraine entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes. Il a fait plus de 10’000 morts. Mercredi, le président Vladimir Poutine a, à cet égard, déclaré que les forces russes avaient rempli leur devoir «à la perfection, avec précision», affirmant que les équipages ukrainiens n’avaient pas répondu aux mises en garde russes.
«Que s’est-il passé ? Ils (les Ukrainiens) n’ont pas répondu aux demandes de nos gardes-frontières. Et sont entrés dans nos eaux territoriales», a assuré le président russe, qualifiant l’accrochage de «provocation» organisée par Petro Porochenko, mal en point dans les sondages à quelques mois de l’élection présidentielle en Ukraine. La veille au soir, son homologue ukrainien Petro Porochenko avait accusé la Russie d’avoir drastiquement renforcé sa présence militaire à la frontière ukrainienne. Il a aussi mis en garde contre «la menace d’une guerre totale» avec son puissant voisin.
_ Donald Trump hausse le ton
Parallèlement, Donald Trump est sorti de son silence, menaçant d’annuler sa rencontre, prévue pour la fin de la semaine, avec Vladimir Poutine au sommet du G20 en Argentine. «Peut-être que je ne ferai pas cette entrevue» prévue avec M. Poutine dans ce cadre, a averti Donald Trump, soulignant «ne pas aimer cette agression», dans un entretien avec le Washington Post. Côté russe, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a pourtant assuré que la préparation de la rencontre «se poursuivait». «Les deux parties ont un besoin identique de cette rencontre», a renchéri le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, évoquant une rencontre en «deux parties: un tête-à-tête et un entretien avec les membres clés des délégations des deux pays». Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a toutefois parallèlement accusé les Etats-Unis et «certaines capitales européennes» de tolérer les «caprices» de Kiev.
_ La Turquie comme intermédiaire
Ces nouvelles tensions ukraino-russes ont également été au coeur de conversations téléphoniques séparées mercredi entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et ses homologues russe et ukrainien. Selon la présidence ukrainienne, M. Porochenko a appelé «le président turc à renforcer la pression sur la Russie en vue de la libération des marins et navires ukrainiens». Face aux inquiétudes, les autorités ukrainiennes ont assuré à plusieurs reprises que la loi martiale, qui permet de mobiliser les citoyens, réguler les médias et limiter les rassemblements publics, avait un caractère «préventif».
«L’objectif de la loi martiale consiste à montrer que l’ennemi payera très cher s’il décide de nous attaquer. Cela sera comme une douche froide qui arrêtera les fous ayant le projet d’attaquer l’Ukraine», avait par exemple déclaré mardi soir à la télévision le président Porochenko. Mercredi, un haut responsable de l’armée russe, Vadim Astafiev, a par ailleurs confirmé le déploiement en Crimée d’un troisième système de missiles sol-air S-400, un fleuron de l’industrie militaire russe.
(ats/nxp)/ Créé: 28.11.2018/
https://www.24heures.ch/monde/president-ukrainien-promulgue-loi-martiale/story/26017230
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7 – La Russie capture trois navires ukrainiens, escalade de tensions entre Kiev et Moscou
La marine ukrainienne a accusé dimanche la Russie de s’être emparée de trois de ses navires, après leur avoir tiré dessus dans le détroit de Kertch, qui marque l’accès à la mer d’Azov, située entre l’Ukraine et la Crimée annexée en 2014 par la Russie. Les tensions au sujet de cette dernière connaissent une flambée sans précédent, Kiev ayant déjà accusé plus tôt dans la journée Moscou d’avoir percuté un de ses bateaux de guerre et de bloquer l’accès à cette petite mer.
- Une agression en pleine mer
«Les vedettes blindées d’artillerie Berdiansk et Nikopol ont été touchées par des tirs de l’ennemi et ne peuvent plus naviguer. Le remorqueur Iany Kapu a été contraint de s’arrêter», a déclaré dans un communiqué la marine ukrainienne dimanche. Sur un total de 23 militaires à bord, six ont été blessés dont deux grièvement, a précisé l’armée ukrainienne. La Russie a confirmé l’arraisonnement et l’«usage d’armes» et fait état de trois Ukrainiens blessés.
- Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir provoqué l’incident
Depuis dimanche, l’Ukraine et la Russie se rejettent la faute autour de cet incident sans précédent. Kiev assure avoir averti la Russie à l’avance de l’itinéraire de ses navires et réclame des sanctions contre son voisin. De son côté, la Russie maintient avoir arraisonné les navires ukrainiens «en stricte conformité avec la législation, à la fois avec le droit international et avec le droit national», selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
«Ces navires de guerre étrangers ont pénétré dans les eaux de la Russie, ne répondant à aucune sommation de nos gardes-frontières», a-t-il poursuivi. Il a également annoncé qu’une «enquête criminelle pour violation de la frontière russe a été ouverte». Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a parlé de «provocation». La Russie accuse Kiev délibérément provoqué l’incident afin de créer un prétexte pour que la Russie soit soumise à de nouvelles sanctions. L’Europe reste très divisée sur cette dernière question.
- La communauté internationale appelle à la «désescalade»
L’Union européenne et l’Otan ont appelé dès dimanche soir les deux parties à la «désescalade» et demandé à Moscou de «restaurer la liberté de passage» dans le détroit de Kertch. La Russie a ainsi annoncé dans la nuit avoir rouvert le détroit à la navigation. Mais elle refuse toujours de restituer à l’Ukraine les trois bateaux en question. L’Otan, lors d’une réunion extraordinaire en présence de l’ambassadeur ukrainien, a réclamé la libération immédiate des marins ukrainiens. La militarisation russe de la mer d’Azov et du détroit de Kertch pose une menace pour la région, selon son secrétaire général Jens Stoltenberg. «Ce que nous avons vu hier était très grave», a ajouté ce dernier à l’issue d’une réunion entre l’Otan et l’Ukraine.
A l’initiative des Etats-Unis, une session du Conseil de sécurité de l’Onu demandée lundi matin par Moscou et intitulée «Violation des frontières de la Russie» a tourné court. Lors d’un vote de procédure, le Conseil de sécurité a rejeté la tenue de cette session par sept voix (Etats-Unis, Européens et Koweit) sur ses 15 membres. La Russie n’a été épaulée que par la Chine, la Bolivie et le Kazakhstan.
Au sein de l’Europe, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la situation. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a condamné sur Twitter «l’usage de la force par la Russie en mer d’Azov». Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a lui aussi appelé à la «désescalade», jugeant la situation «inacceptable». Même son de cloche du côté de Paris qui a demandé la libération des navires et marins ukrainiens «dans les plus brefs délais». La France et l’Allemagne ont proposé lundi leurs bons offices en menant une médiation conjointe.
Washington, par la voix de sa représenatante permanente aux Nations unies, Nicky Haley, a dénonce une action «illégale» et une «violation scandaleuse du territoire souverain de l’Ukraine», soulignant que ce comportement rendait «impossible» une «relation normale» entre Washington et Moscou. Il s’agit, a-t-elle ajouté, d’«un acte d’arrogance que la communauté internationale doit condamner».
- La loi martiale proclamée pour trente jours sur la zone littorale de la mer d’Azov
En réponse à ce qu’il qualifie «d’attaque», le chef de l’État ukrainien, Petro Porochenko, a signé lundi un décret instaurant la loi martiale à partir du 28 novembre et pour une durée de trente jours, sur la zone littorale de la mer d’Azov. Le président Petro Porochenko s’est engagé à ce qu’elle n’interfère pas dans le calendrier électoral, l’élection présidentielle étant prévue le 30 mars 2019. Au final, les députés de la Verkhovna Rada se sont donc prononcés en milieu d’après-midi sur une version édulcorée du texte, alors qu’une une version dure de la loi martiale aurait pu conduire à la rupture des relations diplomatiques avec la Russie, mais également à des restrictions des libertés publiques et de l’activité politique, un contrôle de la presse renforcé et un report de la présidentielle.
- Le détroit de Kertch, axe stratégique
Ce détroit, seule voie maritime entre la Mer Noire et la mer d’Azov, est un axe stratégique de première importance pour la Russie comme pour l’Ukraine. Si la Russie revendique le contrôle des eaux au large de la Crimée depuis l’annexion de la péninsule, Kiev l’accuse de bloquer l’accès à cette petite mer d’Azov.
Les tensions autour de du détroit de Kertch ne sont pas nouvelles. Les difficultés sont apparues avec la construction par Moscou d’un pont très controversé de 19 kilomètres de long dans le détroit. L’installation de ses arches en 2017 a d’ores et déjà «coupé la voie à une partie des navires, trop grands pour passer en dessous», selon Oleksandre Oliïnyk, directeur du port de Marioupol. Cette année, les garde-frontières russes ont commencé à retenir des bateaux, officiellement pour des contrôles. Ces retards infligent des pertes importantes aux armateurs et aux ports, qui perdent leurs clients.
Les événements en mer d’Azov montrent ce à quoi peut conduire «le mépris des règles de base de la coopération internationale», a estimé l’Union européenne dans son communiqué dimanche, notant que «la construction du pont de Kertch (par la Russie) a été effectuée sans le consentement de l’Ukraine et constitue une nouvelle violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale» de ce pays. L’UE «ne reconnaît et ne reconnaîtra pas l’annexion illégale de la Crimée par la Russie», conclut le communiqué. L’Otan a pour sa part déclaré «soutenir totalement la souveraineté de l’Ukraine et son intégrité territoriale, y compris ses droits de navigation dans ses eaux territoriales».
- Offensive sur Marioupol ?
Mais au-delà de vouloir étouffer les ports ukrainiens, cruciaux pour les exportations métallurgiques, Kiev estime que Moscou pourrait aller jusqu’à préparer une offensive contre Marioupol, dernière grande ville sous contrôle de Kiev dans l’est du pays. La tension monte en effet également sur le plan militaire. En mai, Moscou a transféré cinq de ses navires militaires de la Caspienne vers la mer d’Azov, tandis que Kiev a affirmé en juillet qu’une quarantaine de vedettes de combat russes s’y trouvaient déjà.
Les eaux peu profondes de la mer d’Azov baignent le sud du Donbass, région ukrainienne où le conflit armé avec les séparatistes prorusses a fait plus de 10.000 morts en quatre ans. Kiev et l’Occident accusent la Russie de soutenir militairement les séparatistes, ce que Moscou dément, malgré de nombreuses preuves du contraire.
Par Journaliste Figaro Le figaro.fr AFP, Reuters Agences/ Mis à jour le 26/11/2018/ Publié le 25/11/2018/
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8 – La Russie mène les plus grandes manœuvres militaires de son histoire
Près de 300.000 soldats mobilisés et la participation de la Chine : Moscou effectue cette semaine une démonstration de force avec des manœuvres gigantesques. Près de 300.000 hommes, toutes les composantes de l’armée impliquées et des soldats chinois en soutien : la Russie lance, mardi 11 septembre, les plus vastes manœuvres militaires de son histoire. Des manœuvres dénoncées par l’Otan comme la répétition d’un « conflit de grande ampleur ».
Ce déploiement massif et la participation des armées chinoise et mongole à ces exercices baptisés « Vostok-2018 » (Est-2018), organisés du 11 au 17 septembre en Sibérie orientale et dans l’Extrême-Orient russe, intervient dans un contexte de tensions persistantes avec les Occidentaux, entre crise ukrainienne, conflit en Syrie et innombrables accusations d’ingérence dans la politique occidentale.
_ Plus grandes que les manœuvres de l’URSS en 1981
L’armée russe a comparé cette démonstration de force à « Zapad-81 » (Ouest-81) qui, il y a près de quarante ans, avait mobilisé entre 100.000 et 150.000 soldats du pacte de Varsovie en Europe orientale, les plus grandes manœuvres jamais organisées à l’ère soviétique. « Il y aura comme un air de Zapad-81, mais en plus imposant d’une certaine manière », se félicitait fin août le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, détaillant le contingent attendu : 300.000 soldats, 36.000 véhicules militaires, 1.000 avions et 80 navires.
« Imaginez 36.000 engins militaires se déplaçant en même temps : des chars, des blindés de transport de troupes, des véhicules de combat d’infanterie. Et tout cela, bien sûr, dans des conditions aussi proches d’une situation de combat que possible. » Tout le répertoire moderne de l’armée russe sera de la partie : des missiles Iskander, capables de transporter des ogives nucléaires, des tanks T-80 et T-90 ou les récents avions de combat Su-34 et Su-35. En mer, la flotte russe déploiera plusieurs frégates équipées de missiles Kalibr, qui ont fait leurs preuves en Syrie.
Si les précédents exercices militaires russes dans la région, Vostok-2014, avaient déjà rassemblé 155.000 soldats, les manœuvres Zapad-2017 (Ouest-2017), organisées l’an passé aux portes de l’Union européenne, n’avaient en comparaison impliqué que 12.700 hommes selon Moscou, l’Ukraine et les pays baltes évoquant un contingent bien plus important.
_ « Préparation à une guerre mondiale future »
En marge du Forum économique de Vladivostok en Extrême-Orient, où est attendu aussi le président chinois, le président russe Vladimir Poutine devrait assister à Vostok-2018. « Il s’agit d’une préparation à une guerre mondiale future », explique l’expert militaire russe Pavel Felguengauer. Et de développer : « L’état-major russe estime qu’elle se produira après 2020 : soit une guerre globale, soit une série de conflits régionaux d’ampleur. Et l’ennemi, ce sont les Etats-Unis et leurs alliés. »
Selon lui, la participation de la Chine à ces exercices, bien que modeste avec 3.200 hommes, est un facteur clé : « Il ne s’agit pas tant d’un signe, d’un message, que d’une préparation à une guerre réelle de grande ampleur. » Une opinion partagée par l’Otan, qui estime que « Vostok-2018 » « démontre que la Russie se focalise sur l’entraînement à un conflit de grande ampleur ». Dylan White, porte-parole de l’Alliance, a ajouté : « Cela s’inscrit dans une tendance que nous voyons depuis un moment : une Russie plus sûre d’elle, qui augmente significativement son budget de Défense et sa présence militaire. »
_ Comment la Russie de Poutine est devenue la deuxième puissance militaire du monde
Des inquiétudes sans surprise nuancées par la Russie, à l’image de la porte-parole de sa diplomatie, Maria Zakharova : « ‘Vostok-2018’ se tient loin de la zone de responsabilité de l’Otan et ne change en rien la sécurité de ses Etats membres. »
_ De multiples exercices militaires
Depuis 2014 et la grave dégradation des relations entre Moscou et l’Occident, la Russie a multiplié les exercices militaires d’ampleur, du Caucase à la Baltique et jusqu’en Arctique, tout en dénonçant l’expansion à ses frontières de l’Otan, menace fondamentale pour sa sécurité selon la nouvelle doctrine militaire russe adoptée la même année. Les manœuvres russes en Extrême-Orient ont été précédées par des exercices en Méditerranée, du 1er au 8 septembre, auxquels ont pris part plus de 25 navires et une trentaine d’avions, dans un contexte de renforcement de la présence russe au large de la Syrie où elle intervient militairement depuis 2015.
Elles arrivent aussi après des exercices militaires menés début septembre dans l’ouest de l’Ukraine, impliquant 2.200 soldats ukrainiens, américains et d’autres pays membres de l’Otan. Le porte-parole du Kremlin a prévenu fin août: « La capacité [de la Russie] à se défendre dans la situation internationale actuelle, qui est souvent assez agressive et inamicale envers notre pays, est justifiée, essentielle et sans alternative ».
Par L’Obs/ Avec AFP)/ Monde/ Publié le 10 septembre 2018/
Soviet Union : The abandoned Duga-3 ballistic missile defense radar facility within the Chernobyl exclusion zone….
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