« Des vies dédiées à la découverte/ 07 femmes scientifiques qui ont façonné notre monde : Pendant trop longtemps, les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) ont été façonnés par des préjugés sexistes qui ont exclu, excluent et continueront à exclure les femmes et les filles. L’inégalité d’accès à l’éducation, aux technologies et aux postes de direction a écarté les brillants cerveaux féminins des carrières afférentes aux STIM et bloqué leur progression. En dépit de ces revers, chaque jour, des femmes et des filles créatives et tenaces repoussent les limites de la connaissance scientifique à la recherche de solutions aux enjeux complexes de dimension mondiale. Leurs travaux ont modifié notre façon d’appréhender le monde, et leurs histoires méritent d’être racontées encore et encore. »
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1 – Des vies dédiées à la découverte : sept femmes scientifiques qui ont façonné notre monde
Pendant des siècles, les femmes ont largement contribué à la science. Elles ont découvert des remèdes qui ont permis de sauver des vies, mis au point des inventions qui ont bouleversé le monde, et mené à bien des études d’une portée considérable. Mais, dans de nombreux cas, leurs significatives avancées sont minimisées, voire négligées.
Pendant trop longtemps, les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) ont été façonnés par des préjugés sexistes qui ont exclu, excluent et continueront à exclure les femmes et les filles. L’inégalité d’accès à l’éducation, aux technologies et aux postes de direction a écarté les brillants cerveaux féminins des carrières afférentes aux STIM et bloqué leur progression.
En dépit de ces revers, chaque jour, des femmes et des filles créatives et tenaces repoussent les limites de la connaissance scientifique à la recherche de solutions aux enjeux complexes de dimension mondiale. Leurs travaux ont modifié notre façon d’appréhender le monde, et leurs histoires méritent d’être racontées encore et encore. Les percées scientifiques qui en découlent reflètent leurs instigatrices. L’écart entre les sexes qui prévaut dans le domaine des sciences, des technologies et de l’innovation se traduit par des talents perdus, des découvertes inexploitées et des solutions biaisées. Voici l’histoire de sept femmes scientifiques que vous devez connaître et à qui rendre hommage à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science.
_ Tu Youyou
Tu Youyou est une chimiste pharmaceutique dont la recherche visionnaire sur le traitement du paludisme trouve son origine dans la médecine traditionnelle chinoise. Sa découverte de l’artémisinine, un composant qui réduit le nombre de parasites plasmodium présents dans le sang des patients atteints de paludisme en un temps record, a sauvé des millions de vies.
Alors qu’elle était étudiante en pharmacologie, Youyou a appris à répertorier les plantes médicinales, à en extraire les ingrédients actifs et à en déterminer les structures chimiques. Elle a passé les premières années de sa carrière dans les forêts tropicales de la Chine du Sud à étudier les conséquences dévastatrices du paludisme et à examiner d’anciens textes médicaux sur les traitements traditionnels chinois de la maladie.
Après des années de recherche, Youyou et son équipe ont finalement trouvé une référence à l’armoise, utilisée en Chine environ 400 ans apr. J.-C. pour traiter les fièvres intermittentes, un symptôme du paludisme. Ils ont extrait puis testé le composant actif de l’artémisinine et publié leurs résultats. Aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la Santé préconise une thérapie combinée à base d’armoise comme première ligne de défense contre le paludisme. « C’est le rêve de tout chercheur scientifique de rendre service à l’humanité », dit Youyou.
En 2015, elle et ses deux collègues ont conjointement reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine, faisant d’elle la première lauréate chinoise du prix Nobel de cette catégorie et la première femme chinoise à recevoir un prix Nobel toutes catégories confondues. La découverte de Youyou continue de sauver des vies tous les jours. Cliquez ici pour en savoir plus sur son travail extraordinaire.
_ Kiara Nirghin
« Depuis que j’étais toute jeune, j’aimais poser des questions pour comprendre comment le monde fonctionne », dit Kiara Nirghin, 19 ans, et lauréate du prix Google Science Fair 2016 pour avoir créé un polymère super absorbant capable de conserver plus de 100 fois sa masse et potentiellement apte à révolutionner la conservation de l’eau et à protéger les cultures pendant les périodes de sécheresse. Mieux encore : il est peu coûteux et biodégradable, fait d’écorces d’orange et de peaux d’avocat.
L’intérêt de Kiara Nirghin pour la conservation de l’eau émane de son expérience de la sécheresse de 2015 dans son pays d’origine, l’Afrique du Sud. Elle a été frappée de voir les barrages d’eau, auparavant pleins à ras bord, à sec, et elle s’est sentie frustrée du manque de solutions au problème. « J’ai toujours su que je devais faire quelque chose pour résoudre la sécheresse parce que personne d’autre ne faisait quoi que soit », a-t-elle déclaré à l’occasion de la Journée internationale des femmes 2019.
La découverte de Kiara Nirghin pourrait avoir une portée bien au-delà de sa ville natale. Appliqué aux champs agricoles, son polymère super absorbant pourrait augmenter la sécurité alimentaire du monde entier. Kiara Nirghin poursuit ses recherches et ses études à l’Université de Stanford et invite les jeunes filles à poursuivre leur intérêt pour la science et les technologies : « il incombe à chacun d’impliquer les filles dans la science. Je pense que chaque idée a fondamentalement le pouvoir de changer notre monde. »
En prêtant sa voix à la campagne Je suis Génération Égalité d’ONU Femmes, Kiara Nirghin a dit : « Nous pouvons encourager plus de femmes et de filles à poursuivre une carrière dans les domaines des STIM en mettant en valeur des modèles plus positifs et des exemples de réussite féminins. Ces modèles revêtent une importance particulière pour les jeunes filles et scientifiques en herbe, car ils sont la preuve qu’elles aussi peuvent réaliser leurs rêves. »
_ Katherine Johnson
Katherine Johnson est une mathématicienne dont les calculs ont joué un rôle majeur dans l’exploration spatiale américaine. En tant que chercheuse scientifique de la NASA, Katherine Johnson a calculé les trajectoires, les fenêtres de lancement et les chemins de retour d’urgence qui ont permis de transporter les premiers astronautes américains dans l’espace et l’orbite terrestre. « J’ai toujours été très curieuse. Je voulais comprendre ce qu’il se passait autour de moi et pourquoi. Il était important pour moi de comprendre le pourquoi du comment », explique Katherine Johnson pour décrire sa volonté de repousser les limites du possible.
Elle a été la première femme afro-américaine à suivre des études supérieures dans son école et l’une des rares femmes afro-américaines à travailler sur le programme spatial de la NASA. Elle a été victime de discrimination en raison de sa race et de son sexe, mais elle savait pertinemment bien qu’elle avait sa place dans l’équipe. « Ils se sont habitués à mes questions et à ce que je sois la seule femme parmi eux », confie-t-elle. Aujourd’hui, à l’âge de 101 ans, Katherine Johnson reste fermement engagée en faveur de la cause des femmes et des filles dans les domaines des sciences et de la technologie. « Les filles sont capables de faire tout ce que les hommes sont capables de faire », dit-elle.
Elle encourage celles que sa carrière de pionnière inspire à poursuivre leurs propres intérêts : « Découvrez ce qui vous fait rêver et donnez le meilleur de vous-même. Parce que si vous aimez ce que vous faites, vous réussirez ».
_ Marie Curie
Marie Curie était une physicienne et chimiste dont la recherche sur la radioactivité a posé les fondations de la science nucléaire moderne, des rayons X à la radiothérapie pour le traitement du cancer. Elle a été la première femme à remporter le prix Nobel, et la première personne à recevoir deux prix Nobel dans des disciplines scientifiques différentes. Marie Curie a fait des études universitaires dans sa Pologne natale et obtenu un diplôme de doctorat à l’Université de Paris. Elle et son mari Pierre ont découvert deux éléments radioactifs, le polonium et le radium. Elle a fondé un institut de recherche médicale à Varsovie et inventé des unités de rayons X mobiles qui ont aidé plus d’un million de soldats blessés lors de la Première Guerre mondiale.
Marie Curie ne connaissait pas les risques encourus dans le cadre de sa recherche. Elle a fini par mourir d’une maladie radio-induite, mais ses découvertes continuent de sauver des vies encore aujourd’hui. Encourageant tout un chacun à poursuivre ses passions avec curiosité et courage, Marie Curie a dit : « rien dans la vie n’est à craindre, tout doit être compris. Il est temps d’améliorer notre compréhension du monde pour avoir moins à craindre ». Son héritage continue d’inspirer les femmes et les filles dans les domaines des sciences et de la technologie aujourd’hui.
_ Marcia Barbosa
Marcia Barbosa est une physicienne brésilienne connue pour ses recherches sur les structures complexes de la molécule d’eau. « L’eau est étrange », dit Marcia Barbosa, qui pense que les anomalies de la molécule pourraient permettre de résoudre les problèmes de pénurie d’eau douce. Marcia Barbosa a développé une série de modèles des propriétés de l’eau potentiellement capables d’améliorer notre compréhension d’un grand nombre de sujets tels que la façon dont les tremblements de terre se produisent, comment les protéines se replient, comment produire une énergie plus propre et comment traiter certaines maladies. En 2013, elle a obtenu le Prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science.
Outre ses recherches remarquables, Marcia Barbosa s’est engagée à uniformiser les règles du jeu pour les femmes et les filles dans les STIM. Elle a organisé plusieurs conférences sur les femmes dans le domaine de la physique et est l’auteur d’articles sur la diversité géographique et la parité dans le domaine des sciences. Elle a également donné des séminaires qui ont analysé l’absence de femmes dans ce domaine. Inspirez-vous de l’activisme de Marcia Barbosa et relayez votre engagement en faveur de l’égalité des chances et d’accès à l’éducation pour les femmes et les filles en utilisant le hashtag #WomenInScience.
_ Segenet Kelemu
Segenet Kelemu est une phytopathologiste moléculaire dont la recherche de pointe a pour but d’aider les petits exploitants agricoles à travers le monde à produire plus de nourriture et à sortir de la pauvreté. « Mon facteur de motivation consiste à vouloir transformer la vie des gens et améliorer l’agriculture en Afrique », confie-t-elle. Segenet Kelemu a grandi dans une famille d’agriculteurs pauvres en Éthiopie et a été la première femme de sa région à obtenir un diplôme d’études supérieures. « Dans mon village, les filles étaient mariées très jeunes, mais j’étais fort heureusement trop rebelle pour que quelqu’un veuille organiser un quelconque mariage pour moi », dit-elle en riant. « J’étais vraiment déterminée à aller à l’université. »
Après des années d’études et de travail à l’étranger, Segenet Kelemu est retournée en Afrique pour diriger une nouvelle génération de scientifiques. « Je pense qu’investir dans l’agriculture africaine et la recherche africaine revient à investir dans l’humanité dans son ensemble », dit-elle. Segenet Kelemu a reçu le Prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science en 2014, et a été nommée l’une des 100 femmes africaines les plus influentes par le magazine Forbes Afrique. Elle a également été élue membre de l’Académie des sciences du monde en 2015. Femme de nombreuses premières et héroïne dans son domaine, Segenet Kelemu nous pousse à travailler à dessein et avec dévouement pour les causes qui nous sont chères.
_ Maryam Mirzakhani
Pendant sa jeunesse à Téhéran, en Iran, Maryam Mirzakhani rêvait de devenir écrivaine. Ce n’est qu’au cours de ses années de lycée qu’elle s’est découvert un talent pour les mathématiques, une matière qui a capté sa créativité et son intellect le reste de sa vie durant. En 1994, Maryam Mirzakhani est devenue la première étudiante iranienne à remporter la médaille d’or à l’Olympiade internationale de mathématiques obtenant 41 points sur 42, et en 2015, à nouveau candidate, elle a remporté la médaille avec un score parfait.
Malgré sa mort survenue en 2017, ses précieuses contributions dans le domaine des mathématiques perdurent, et sa carrière hors du commun a ouvert la voie pour les nombreuses femmes mathématiciennes à venir.
Source : www.unwomen.org/ Date : vendredi 7 février 2020/ Date : vendredi 7 février 2020
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2 – INNOVATION/ Sciences et technologies : des femmes en première ligne
Elles sont chercheuses, entrepreneuses, ingénieures… Ce sont les figures de proue de la féminisation du milieu scientifique en Afrique. Portraits.
_ Francisca Nneka Okeke, université du Nigeria à Nsukka
Ionosphère. Il aura suffi d’une année de postdoctorat à l’université de Tokyo pour que tout l’intérêt de cette physicienne nigériane de 63 ans se porte sur cette zone du ciel située entre 60 et 1 000 km de la croûte terrestre et qui réagit au moindre de ses mouvements énergétiques. Elle a notamment montré qu’observer l’ionosphère permet de mieux anticiper les éruptions volcaniques ou d’évaluer l’ampleur d’un tsunami, quelques minutes après le début d’un séisme.
Engagée dans la promotion de la science auprès des jeunes filles, la lauréate 2013 du prix L’Oréal-Unesco pour les femmes dans la science, catégorie sciences physiques, a contribué à la diffusion de sa matière dans les classes du secondaire et du tertiaire au Nigeria. Mère de six enfants et fille de mathématicien, elle est depuis près de vingt ans professeure et directrice de laboratoire à l’université du Nigeria à Nsukka où elle joue le rôle de mentor pour les étudiantes qu’elle supervise dans le cadre de PhD.
_ Elisabeth Moreno, directrice générale Afrique de HP
Cette Franco-Capverdienne de 48 ans, née de parents analphabètes, a été nommée à la tête de HP en Afrique après avoir travaillé pendant sept ans dans le BTP et dirigé Lenovo France pendant deux ans.
_ Rym Kefi, Institut Pasteur de Tunis,
Elle fait partie de la promotion de 2018 des boursiers du Next Einstein Forum. Cette Tunisienne de 40 ans est chercheuse au laboratoire de génomique biomédicale et oncogénétique à l’Institut Pasteur de Tunis, qu’elle a intégré en 2006. Docteure à seulement 25 ans, elle obtient sa licence à l’université de Tunis-El-Manar avant de s’envoler pour le sud de la France et de décrocher un master ainsi qu’un doctorat à l’université Méditerranée Aix-Marseille-II.
Si ses travaux actuels portent sur le diabète de type 2, il lui est également arrivé de travailler sur l’ADN d’ossements humains vieux de six à quinze mille ans et de contribuer aux progrès des tests de paternité et à l’amélioration de l’identification médico-légale. Malgré des propositions de poste en France avant même la fin de ses études, elle décide en 2006 de retourner en Tunisie par patriotisme, quitte à patienter deux ans au chômage avant de décrocher son poste actuel à l’Institut Pasteur de Tunis.
_ Clarisse Iribagiza, fondatrice de DMM.HeHe Ltd
Pur produit de la politique insistante de Paul Kagame en faveur de l’éducation des femmes au Rwanda, Clarisse Iribagiza a très tôt créé son entreprise. En 2010, alors âgée de 22 ans, elle fonde, en parallèle à ses études d’informatique à l’université du Rwanda, HeHe Labs, un éditeur de logiciels mobiles de gestion pour les entreprises. Diplômée d’un bachelor en 2011 et d’un MBA de l’African Leadership University en 2018, elle est élevée par des parents professeurs et entrepreneurs qui la poussent à suivre sa vocation.
Pour démarrer son activité, la jeune femme a profité du programme d’incubation du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT). En 2015, elle est distinguée par le magazine Forbes parmi les entrepreneurs de moins de 30 ans les plus prometteurs. Deux ans plus tard, elle revend sa start-up au groupe japonais DMM. com pour 20 millions de dollars. À cette occasion, HeHe Labs est renommé DMM.HeHe Ltd.
Nora Wahby, directrice générale d’Ericsson pour la région Moyen-Orient et Afrique
Ingénieure électrique et électronique formée à l’université Ain-Shams du Caire, l’Égyptienne est à la tête de la région Moyen-Orient Afrique depuis juin 2019 pour le compte d’Ericsson.
_ Arielle Kitio Tsamo, doctorante en génie logiciel, fondatrice de Caysti
Le goût du code lui est venu par hasard. Après l’obtention de son baccalauréat avec mention à 15 ans, Arielle Kitio Tsamo, camerounaise de 27 ans et fondatrice de la start-up Cameroon Youth School Tech Incubator (Caysti), choisit la filière informatique de l’université Yaoundé-I pour une raison bien précise : c’est la seule qui sélectionne ses étudiants. « L’appétit pour l’informatique a surgi très tôt car il me donnait l’impression d’être une magicienne », raconte en rigolant celle qui, il y a encore quelques semaines, présentait son logiciel éducatif pour le développement de la créativité des enfants à la fine fleur de la tech mondiale lors du Salon VivaTech de Paris.
Source : www.jeuneafrique.com/ 13 juin 2019/ Par Quentin Velluet/ Mis à jour le 12 novembre 2019/
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3 – Quelle place les femmes occupent-elles dans la science et la technologie ?
Un compte rendu de lecture du document : « Science, Technologie et Genre : Rapport International », qui vient d’être publié par l’UNESCO. Ce document est, selon Walter Erdelen, Sous-Directeur général pour les sciences exactes et naturelles de l’UNESCO qui l’a préfacé, l’expression de la volonté de l’UNESCO d’intégrer la perspective genre dans la science et la technologie.
A travers le monde, les femmes et les filles sont nombreuses à être exclues de la participation à la science et à la technologie (S&T) du fait de la pauvreté, du manque d’instruction et en raison d’autres facteurs liés à leur environnement juridique, institutionnel, politique et culturel. Science, technologie et genre : Rapport international a pour but d’appuyer les efforts déployés dans le monde pour analyser cette situation, en débattre et la changer. Il représente sans doute une étape importante vers l’intégration politique et institutionnelle de la dimension relative au genre dans la S&T.
Première publication d’une initiative qui, nous l’espérons, va à se poursuivre, le présent rapport est un document dynamique qui selon ses auteurs, aidera les éducateurs, les responsables de l’élaboration des politiques et la communauté scientifique à traiter les causes profondes des disparités entre les sexes dans les domaines de la S&T, tant dans le secteur public que dans les entreprises de technologie. C’est une étude technique fondée sur des recherches et des données empiriques qui intègre des contributions de fond d’institutions s’occupant de science, de technologie, d’études sur le genre et de politique générale dans le monde entier. Il couvre essentiellement les sciences exactes et naturelles, l’ingénierie et la technologie. Il constitue à la fois un outil conceptuel et analytique et un cadre d’action pour les responsables de l’élaboration des politiques concernant les stratégies en matière de sciences, de technologie et de genre (STG) aux niveaux national, régional, et international, et cherche à stimuler un débat approfondi et l’action des communautés scientifiques et universitaires nationales et internationales.
Il attire l’attention sur le besoin pressant de renforcer les actions relatives à la STG en :
– accroissant la participation des femmes aux carrières de S&T et de la
recherche et le développement (R&D) dans le monde,
– sensibilisant le public aux questions concernant la STG et
– en intensifiant la collecte des données sur la STG et en promouvant une
recherche rigoureuse sur les questions de STG.
_ Vue d’ensemble du Rapport
Les progrès de la science et de la technologie (S&T) ont un impact constant sur notre vie quotidienne et recèlent un grand potentiel d’amélioration de la vie et des moyens d’existence des populations des pays en développement comme celles des pays développés. Etant donné que le monde compte plus d’un milliard de personnes qui vivent dans la pauvreté, dont la plupart sont des femmes et des enfants, le rôle de la S&T est aujourd’hui vital pour l’amélioration de la qualité de la vie et de la situation socio-économique et environnementale de tous les pays. Il est essentiel d’accroître la participation, la contribution et l’accès des femmes à la S&T pour réduire la pauvreté, créer des possibilités d’emploi et accroître la productivité industrielle et agricole. La S&T peut offrir des sources d’énergie propres et renouvelables, et elle peut améliorer la santé et l’éducation, et aussi prédire et gérer les effets du changement climatique et de la biodiversité, pour ne mentionner que ceux-là
_ Chapitre 1 : Politique de S&T et genre
Les femmes représentent une part importante de la base de ressources humaines de tous les pays, un réservoir de talents pour la science, la technologie et l’innovation. Pourtant, le plus souvent, les femmes ne sont pas représentées ou sont sous-représentées dans la politique de S&T. Quel est le meilleur moyen d’attirer plus de femmes dans le personnel de la science et de la technologie ? Le rapport suggère qu’il faut renforcer et adopter des stratégies, des politiques, des programmes et des indicateurs qui soient ciblés sur l’accroissement de la participation des femmes (dans une perspective de genre) à l’agenda de la recherche scientifique aux niveaux international, régional et national.
_ Chapitre 2 : Genre et études de S&T
L’importance de l’éducation pour soutenir le développement humain durable et une meilleure qualité de la vie est indiscutable. Il est tout aussi indiscutable que dans la plupart des régions du monde, les femmes risquent plus que les hommes de n’avoir reçu aucune éducation ou qu’une éducation insuffisante, surtout dans le domaine de la science et de la technologie. Malgré des améliorations dans la scolarisation et le nombre croisant de filles comme de garçons dans le primaire et le secondaire, les disparités entre les sexes (au détriment des deux sexes) restent la règle dans le monde, et les tendances actuelles sont insuffisantes pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. D’où la nécessité de concentrer davantage d’efforts pour l’enrollement des filles dans l’éducation surtout dans les régions du monde où le niveau d’éducation des filles est faible.
_ Chapitre 3 : Emploi et carrières en S&T
Si beaucoup de femmes mènent des carrières réussies et gratifiantes dans divers domaines de la S&T, il reste encore d’énormes progrès à accomplir pour réaliser l’égalité entre les deux sexes. Les filles ont moins de chances d’obtenir l’éducation nécessaire pour entreprendre une carrière dans la S&T, les femmes travaillant dans ce domaine sont souvent moins rémunérées que les hommes à qualifications égales, et elles sont régulièrement concentrées aux plus bas échelons du système scientifique. Il n’existe pas d’obstacle unique auquel on puisse imputer le fait que les femmes sont peu nombreuses dans la S&T et concentrées massivement dans les plus bas échelons. Pour les retenir, le Rapport propose de leur offrir plus d’options, davantage de moyens d’accès et de trajectoires, en leur proposant des arrangements de travail moins rigides qui leur permettent un équilibre entre le travail et la vie privée.
_ Chapitre 4 : Les femmes dans la recherche scientifique et technologique
L’Institut pour les Statistiques de l’UNESCO estime que les femmes constituent légèrement un peu plus du quart des chercheurs dans le monde. Les chercheures et les femmes scientifiques demeurent absentes des postes de responsabilité au plus haut niveau dans le monde entier. Des facteurs très divers peuvent expliquer ce phénomène, dont l’équilibre entre le travail et la vie privée, les schémas et les approches sexospécifiques de la productivité, et les critères de mesure des performances et de promotions qui ne sont pas sexospécifiquement neutres comme ils veulent le paraître.
_ Chapitre 5 : Information sur la S&T et le genre : Données, statistiques et indicateurs
Le Rapport révèle que si le développement de la science et de la technologie se poursuit au même rythme que ces 50 dernières années, il sera nécessaire d’accroître sensiblement le nombre de personnes, hommes et femmes, qui se consacrent à la recherche. Pour ce faire, il est donc particulièrement urgent d’étudier de très près la situation des femmes dans la S&T et il est vital d’établir un vaste système désagrégé d’informations sur la S&T en vue de fournir des données fiables pour l’analyse et les politiques.
Les statistiques relatives au genre constituent un domaine relativement nouveau qui chevauche tous les domaines traditionnels des statistiques, puisqu’il s’agit de décrire le progrès social sous l’angle de l’égalité des sexes. Le Rapport souligne en outre que la demande des responsables de l’élaboration des politiques et de la communauté internationale, s’est énormément accrue ces dernières années, mais on manque encore de données officielles significatives sur la science, la technologie et le genre (STG). Il conclut qu’il est donc prioritaire pour la communauté internationale d’aider les pays à améliorer leurs capacités, leur collecte de données et, partant leurs indicateurs de STG.
Le document : « Science, Technologie et Genre : Rapport International », a été publié en anglais par l’UNESCO en 2007. Pour commander votre copie, s’il vous plait allez sur www.unesco.org/publishing.
Source : www.genreenaction.net/ Par Massan d’ALMEIDA (AFARD Togo/ AWID Carrefour Semaine du 15 janvier 2008
https://www.genreenaction.net/Quelle-place-les-femmes-occupent-elles-dans-la.html/
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